Le Blog-Notes

Une pensée libre

Cantonales 2

Posted by Lionel Sugier sur 23 mars 2011

Les électeurs d’Alès Ouest sont appelés à voter pour le deuxième tour des élections cantonales, le 27 mars 2011, c’est-à-dire dimanche.

Après les résultats du premier tour marqué par une forte abstention, il reste deux candidats en lice : Jean-Michel Suau (et sa suppléante Catherine Filleron), Front de Gauche, et Léon Remia (et sa suppléante Sonia Burger), Front National.

N’entamons pas ici une énième analyse du pourquoi et du comment de ce résultat, une énième dissection des chiffres à la virgule près, vous en avez déjà passablement lues et/ou entendues.

Je vous livre simplement quelques remarques.

Le résultat du Front National (environ 15% dans le pays) est paradoxalement une victoire du sarkozysme, même si c’est une défaite pour Sarkozy : le Président surfant de plus en plus sur le racisme, l’immigration, l’exclusion et la haine de l’autre, voit ses idées partagées par des Français passablement nombreux. Mais ceux-ci trouvant qu’il ne va pas assez loin, qu’il ne joint pas les actes aux paroles, cherchent une issue encore plus droitière et la trouvent chez les Le Pen. L’un de leurs arguments (car il serait stupide de réduire l’électorat FN à des déçus protestataires qui marquent par leur vote un passager mouvement de colère) est de dire : « La gauche a échoué, la droite a échoué, les seuls qu’on n’a pas essayés c’est le FN, alors pourquoi ne pas tenter le coup, pour voir… »

Or ils se trompent. Le FN a déjà montré sa « capacité » de gestion, dans les communes. À commencer par Saint Gilles du Gard, puis par Orange, Vitrolles, Marignane et j’en oublie. Ils ont totalement échoué. Tous ces maires FN ont été virés aux élections suivantes.

À parler uniquement d’immigration et de sécurité, on oublie que le programme du FN est ultra libéral, ne remet pas en cause la récente réforme des retraites et même l’aggrave, renvoie les femmes à la maison, liquide les services publics et la sécurité sociale, ne s’oppose pas aux délocalisations, ne soutient jamais les travailleurs en lutte pour conserver leur emploi.

Le FN s’adresse soi-disant aux oubliés, aux pauvres, aux exclus, à condition qu’ils soient bien Français (cela ne veut rien dire, nombre de ses candidats sont eux-mêmes issus de l’immigration), mais en fait poursuivrait s’il était au pouvoir une action de gouvernement des riches, de l’individualisme, et ne ferait qu’accentuer les différences.

Le FN n’est pas seulement raciste et excluant, il est le prolongement et l’aggravation de la politique de Sarkozy.

Revenons à notre canton : en faisant mine d’être coincé entre deux extrêmes, renvoyant dos à dos le FN et le Front de Gauche, le candidat malheureux de la droite classique, Jean-Charles Bénézet, oublie que le PCF est depuis longtemps partie prenante de la majorité départementale, avec les socialistes, et non un féroce guerrier au couteau entre les dents prêt à faire entrer les chars soviétiques (!) à Alès. Il oublie que Jean-Michel Suau est présent, à l’écoute, et fait beaucoup pour le social, les routes, la culture, le sport et les associations de Saint Christol et du canton. Il oublie enfin que la gauche, en 2002, a appelé à utiliser le bulletin de vote Chirac pour éviter tout risque de victoire du FN. Refuser aujourd’hui d’appeler à voter contre le FN augure mal de la présidentielle de 2012. À l’UMP et au Nouveau Centre, y aurait-il déjà des FN qui s’ignorent (ou ne veulent pas se l’avouer) ? À l’instar de François Fillon, de Jean-Louis Borloo ou d’autres, Jean-Charles Bénézet a encore le temps de prendre une autre position.

Henri Francès, du MoDem, en appelant à voter blanc, commet une erreur politique de taille. Sur le plan humain, Henri est ouvert, avenant, cultivé, mais sur le plan politique il se trompe. S’il veut se présenter aux prochaines municipales, on se souviendra de lui comme de l’homme qui n’a pas appelé à voter contre le Front National. Si pour une partie de la droite cette position relève de la tactique, on ne peut pas croire que ce soit le cas pour Henri Francès.

Autre chose : avez-vous vu M. Léon Remia faire une campagne, distribuer des tracts, coller une affiche, débattre dans une réunion publique, présenter ses projets pour le canton, venir parler aux gens dans leurs quartiers, leurs communes ? Connaissiez-vous M. Léon Remia avant que l’on voie sa tête sur les panneaux d’affichage officiels ?

Non ?

Alors pourquoi voudriez-vous qu’on le revoie après l’élection ?

Il faut en finir avec le FN, ses « valeurs » et ses mensonges. Il faut que Jean-Michel Suau et Catherine Filleron obtiennent un très fort score le dimanche 27 mars.

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